À la suite du comité interministériel des villes du 18 février dernier, je vous avais interrogé, monsieur le ministre de la ville, sur la réforme de la géographie prioritaire ainsi que sur l'avenir des programmes de rénovation urbaine. Nous attendons toujours des précisions de votre part sur ces deux points.
Depuis, le Gouvernement a récemment identifié 33 contrats urbains de cohésion sociale, contrats « expérimentaux » pour lesquels le droit commun est supposé se mobiliser de manière privilégiée.
Reste qu'au-delà des effets d'annonce, de nombreux élus s'interrogent aujourd'hui sur les moyens effectifs qui seront affectés à ces territoires en grande difficulté. En effet, les délais semblent très courts pour préparer les avenants nécessaires et, dans le meilleur des cas et sous réserve d'inventaire, comme en Seine-Saint-Denis, le maintien des crédits de l'année précédente sera tout juste assuré. Quel sera, en outre, le sort des sites qui n'ont pas été retenus au titre de cette nouvelle géographie prioritaire très resserrée ?
Pour mémoire, à Caen, Rouen, Saint-Étienne, Lille ou Amiens, les baisses de crédits pour 2011 varient entre 20 et 60 %, mettant en péril de nombreux organismes associatifs, essentiels au lien social. Les crédits de droit commun sont partout en cause.
En tant que président de l'Association des maires des grandes villes de France, j'insiste sur le fait que le risque est grand de désespérer professionnels, experts, responsables associatifs et élus, sans oublier, bien entendu, nos concitoyens.
Les besoins sont connus de tous : les habitants souffrent durement de la crise et de plus en plus de territoires sont en train de s'inscrire dans des logiques de ghettoïsation et de précarisation.
Monsieur le ministre, que répondez-vous aux habitants des quartiers populaires qui désespèrent de la promesse républicaine ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.)