Monsieur le député, comme vous venez de le rappeler, la situation au Tibet s'est de nouveau tendue le mois dernier, avec une répression massive au monastère de Kirti, dans le nord de la province du Sichuan, l'immolation d'un moine, suivie d'arrestations, d'affrontements avec les forces de l'ordre, et de plusieurs condamnations à des peines de prison. Des incidents se sont également produits en Mongolie intérieure ces derniers jours, et nous suivons bien sûr la situation avec la plus grande vigilance.
La Chine est pour nous, c'est évident, un partenaire stratégique. Mais cela ne signifie pas que nous éludions, dans nos relations avec elle, la question des droits de l'homme.
Au plan bilatéral, chaque fois que des responsables français rencontrent des responsables chinois, nous évoquons, dans la plus grande franchise, cette situation et cette question des droits de l'homme. Et je le fais moi-même, avec mon interlocuteur chinois, dans des conditions très directes et très franches.
Nous le faisons aussi au niveau européen. Vous savez qu'il existe un dialogue euro-chinois sur les droits de l'homme. La prochaine session de ce dialogue devrait avoir lieu d'ici à quelques semaines. Elle sera l'occasion de traiter tous nos sujets de préoccupation. Ce sera aussi l'occasion pour nous de réitérer nos demandes de libération des prisonniers de conscience et des prisonniers politiques.
S'agissant plus particulièrement du Tibet, la France, tout comme l'ensemble de l'Union européenne, n'a cessé d'appeler au dialogue, persuadée que ce dialogue est l'unique voie pour parvenir à une solution durable, qui respecte pleinement l'identité culturelle et spirituelle tibétaine, dans le cadre de la République populaire de Chine.
Je voudrais vous faire partager ma conviction que notre politique vis-à-vis de la Chine est une politique équilibrée, entre notre volonté de garder avec cet acteur majeur de la scène mondiale un partenariat stratégique, et, en même temps, la fidélité à ce qui est le principe directeur de notre diplomatie, c'est-à-dire le respect des droits de l'homme. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)