Les accords de coopération franco-britanniques sont très prometteurs, et ils sont portés par une volonté politique forte et pragmatique.
Mais je suis prudent sur le rythme des réalisations concrètes. D'un côté comme de l'autre, les marges de manoeuvre sont limitées : il ne faut pas négliger le poids du passé et le temps que les choses prendront à se mettre en place. C'est la raison pour laquelle les deux pays s'orientent vers les études amont et les démonstrateurs – seuls domaines où existe une certaine flexibilité.
En tout état de cause, cette coopération est le seul moyen pour que la France et le Royaume-Uni conservent, dans certains créneaux industriels, leur niveau technologique face aux États-Unis dans les vingt ans à venir. Pour nous, c'est très important et nous nous mobilisons pour contribuer au succès de cette coopération pour ce qui relève de nos activités.
Les potentialités pour Thales – qui est le troisième industriel dans son secteur au Royaume-Uni, avec 8 500 personnes sur place – sont en effet multiples, avec, à court terme, les drones tactiques, comme le Watchkeeper, ou bien des coopérations avec les autres industriels britanniques sur les capteurs ou les senseurs des drones MALE. Dans le domaine des sonars, Thales regroupe l'essentiel de l'industrie en France et au Royaume-Uni, et dans certains cas, des synergies sont encore possibles entre les deux pays si les Gouvernements le souhaitent.
Monsieur Fromion, j'ai, comme vous le savez, procédé à l'intégration de Nexter, en particulier de ses bureaux d'étude. En 2009, lorsque j'ai quitté l'entreprise – où j'ai passé onze ans –, les équipes et les moyens, avaient été rationalisés. Je ne sais pas comment la société a évolué depuis. Mais je ne pense pas que Thales serait intéressé par un Nexter démembré.