Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, jamais jusqu'à aujourd'hui, le Parlement n'avait eu l'opportunité de consacrer l'activité de sapeur-pompier volontaire, c'est-à-dire de reconnaître sa vraie nature. Le texte qui est soumis à la représentation nationale marque donc une étape importante dans l'histoire des sapeurs-pompiers volontaires. Il fera date : en matière de sécurité civile, il y aura incontestablement un « avant » et un « après » la proposition de loi de notre collègue Pierre Morel-A-L'Huissier. Je tiens d'ailleurs à saluer le travail remarquable qu'il a réalisé pour élaborer et présenter ce texte législatif, en lien étroit avec le ministère de l'intérieur et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, dont je salue les représentants présents dans les tribunes du public. L'année 2011 marquera un tournant pour le volontariat des sapeurs-pompiers.
Dédier une proposition de loi entière aux sapeurs-pompiers volontaires est un acte fort à double titre.
Tout d'abord, d'un point de vue symbolique. Le fait que le législateur, rappelle, en le gravant dans le marbre de la loi, le rôle et la place déterminants que jouent les hommes et les femmes sapeurs-pompiers volontaires, qui contribuent chaque jour, sur l'ensemble de notre territoire, dans chaque village, à la sécurité de nos concitoyens, a une portée très forte. C'est un signe envoyé à tous ces acteurs de notre sécurité civile, le signe de la reconnaissance et de l'attachement porté par le Gouvernement et le Parlement à cet acte de civisme qui n'a pas d'équivalent dans notre société.
Il est bon de rappeler à nos concitoyens que les « volontaires », comme on les appelle communément, représentent près de 80 % des sapeurs-pompiers ; ils constituent le pivot de notre sécurité civile. Sans les 200 000 volontaires, qui sont autant de sentinelles dans chacune de nos 36 000 communes, la protection des biens et des personnes ne serait pas assurée aussi efficacement et de manière aussi homogène sur notre territoire. Ce maillage territorial constitue un gage important de sécurité de proximité pour nos concitoyens qu'il nous faut préserver et valoriser.
Ensuite, dédier une proposition de loi aux sapeurs-pompiers volontaires, c'est signifier l'attachement et l'importance accordée par le législateur à la volonté d'apporter des réponses concrètes aux défis du volontariat. Nous le savons, notre organisation en matière de secours présente la particularité – qui est aussi une force et une chance pour notre pays – de faire évoluer conjointement professionnels et volontaires dans les opérations de secours. Mais, nous le savons également, cette organisation est de plus en plus fragile. En effet, les contraintes de notre société moderne, qu'elles soient sociales, économiques, démographiques ou territoriales rendent de plus en plus difficile l'engagement. La disponibilité des sapeurs-pompiers volontaires et la fidélisation deviennent un défi. L'attractivité du volontariat est donc un enjeu important.
Compte tenu l'évolution de notre société moderne, pour que notre nation puisse toujours bénéficier d'une organisation adaptée et efficace en matière de sécurité civile et de secours, il était de notre responsabilité de proposer des solutions. Tel est l'objet de cette proposition de loi, et je m'en réjouis.
Les sapeurs-pompiers volontaires ont besoin d'un nouveau souffle et d'une prise en compte de leur situation si particulière. Ce sera chose faite avec l'adoption du texte que nous sommes appelés à examiner.