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Intervention de Dino Cinieri

Réunion du 10 mai 2011 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

En ma qualité de président du groupe d'amitié France-Tunisie à l'Assemblé nationale – lequel compte une centaine de membres représentatifs de toutes les sensibilités politiques –, je tiens à vous souhaiter à mon tour, monsieur le ministre, la bienvenue.

Après la révolution intervenue dans votre pays qui, comme l'a dit M. le ministre des affaires étrangères Alain Juppé, constitue une chance et un espoir pour tous, j'ai souhaité que les membres de notre groupe d'amitié puissent avoir un échange de vues avec M. le ministre conseiller chargé d'affaires à votre ambassade. Vous avez voulu, monsieur le ministre, participer personnellement à cet échange et nous en sommes particulièrement honorés. J'ai donc souhaité donner à l'événement qu'est votre venue en France tout le retentissement qu'il mérite et je remercie le président Poniatowski d'avoir accepté que cette rencontre se déroule au sein de notre prestigieuse commission des affaires étrangères, et non plus dans le cadre de notre modeste groupe d'amitié.

Au nom de la solide amitié qui unit nos deux pays, j'exprimerai sans ambages quelques brèves interrogations.

Parmi les conditions de réussite de la transition démocratique figure ce qu'il est convenu d'appeler la réconciliation nationale. Si les abus passés doivent être évidemment sanctionnés, l'objectif est de parvenir rapidement à l'établissement d'une société apaisée. Il nous paraît également souhaitable que des processus électoraux justes, démocratiques et transparents soient mis en place pour permettre une transition ordonnée et pacifique vers la démocratie. Qu'en est-il, à cet égard, dans votre pays ?

Notre amitié est fondée sur une grande proximité culturelle, résultant notamment de la pratique, en Tunisie, d'un islam modéré, d'un statut de la femme qui a délivrée celle-ci du port du voile, de l'ignorance et du confinement domestique, mais aussi de la politique active de la francophonie menée depuis l'indépendance ainsi que d'importants efforts de formation, notamment universitaire, de la jeunesse. Nous sommes très attachés au développement de cet acquis. Quelles sont donc, en la matière, les orientations du gouvernement tunisien ?

Plus de 1 200 entreprises françaises employant plus de 110 000 personnes sont implantées en Tunisie, la France étant le premier investisseur étranger dans votre pays. Les chefs d'entreprise qui investissent à l'étranger redoutant par-dessus tout l'incertitude, pouvez-vous nous éclairer sur l'attitude des autorités tunisiennes à l'égard des investissements ?

La France est particulièrement attachée au processus de paix au Proche-Orient. Le Président Bourguiba, en son temps, a joué un rôle important en oeuvrant pour une responsabilisation de l'OLP. Quelle contribution la Tunisie vous paraît-elle en mesure d'apporter aujourd'hui ?

Le tourisme français en Tunisie, favorisé par le partage d'une langue commune et la qualité de l'hospitalité tunisienne, constitue un élément important des relations qui unissent nos deux pays. Je ne vous cacherai pas les craintes de nos concitoyens quant à la sécurité dans votre pays. Pourriez-vous faire le point de la situation ?

S'agissant de l'immigration, la France s'est montrée ouverte à l'égard de la Tunisie en proposant notamment, voilà quelques années, d'accueillir 9 000 diplômés par an. À l'inverse, l'immigration clandestine est préoccupante et il nous semble que la lutte contre celle-ci doit constituer un impératif commun. Si cet objectif est partagé, quels moyens les autorités tunisiennes mettent-elles en oeuvre pour contribuer à sa réalisation ?

Je tiens à vous assurer, monsieur le ministre, que les députés français, et particulièrement les membres de notre groupe d'amitié soutiendront activement l'engagement de la France voulu par le Chef de l'État et le Gouvernement afin d'aider le peuple tunisien à concrétiser ses aspirations et à construire une Tunisie démocratique et prospère, élément d'équilibre indispensable au sud de la Méditerranée.

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