Pourquoi changer de position aujourd'hui ? Pourquoi pensons-nous que le temps est venu d'autoriser cette recherche avec un encadrement ? Pour trois raisons simples que vous allez partager, j'en suis certain.
Premièrement, l'évaluation que nous avons faite de l'encadrement nous a permis de constater qu'il était opérationnel et sérieux. Les garanties qui nous sont données nous satisfont, eu égard aux problèmes éthiques que nous avons évoqués.
Deuxièmement, il importe de rappeler que nous décidons à travers cette loi qu'il n'y aura plus de révision tous les cinq ans, ce qui implique qu'il nous faut prendre position aujourd'hui.
Troisièmement, il faut prendre en considération un aspect important, sur lequel je voudrais insister : le temps de la recherche est un temps long, plus long que le temps politique, sans parler du temps médiatique dont je m'entretenais tout à l'heure avec le rapporteur. Cela implique qu'on ne peut savoir certaines choses aujourd'hui. On se lance à la figure des arguments sur les cellules adultes ou des cellules iPS reprogrammées comme alternatives aux cellules souches embryonnaires. Mais nous ne pouvons pas savoir ce qu'il en sera. Ce que nous savons, en revanche, c'est que les cellules souches embryonnaires ont des spécificités qui peuvent être utiles pour comprendre certains mécanismes de l'organisme humain que nous ne comprenons pas aujourd'hui ou qui, tout simplement – et je suis très prudent –, peuvent aboutir à des solutions thérapeutiques pour des maladies incurables.
Il faut mener de front toutes ces recherches et je ne vois pas quel argument pourrait s'opposer à ce que nous les autorisions à partir du moment où l'encadrement est assuré.
Votre solution, madame la ministre, monsieur le ministre, j'avais envie de la qualifier d'hypocrite mais je n'utiliserai pas ce terme, car il n'est pas à la hauteur de nos débats. J'ai bien compris que vous aviez un problème à régler au sein de la majorité. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)