Monsieur le député, une fois encore, l'urgence commande de soutenir les agriculteurs frappés par la sécheresse. Cela se traduit par la mobilisation de tous les fourrages et de toutes les pailles disponibles sur l'ensemble du territoire ; par le soutien de la trésorerie des éleveurs qui, sur l'ensemble du territoire, sont ceux qui souffrent le plus des conséquences de la sécheresse ; par le suivi, au jour le jour, des rendements des grandes cultures, qui seront nécessairement inférieurs à ceux obtenus en 2009 et 2010, ce qui affectera les revenus des agriculteurs concernés.
Cette sécheresse n'est malheureusement pas la première et, avec le changement climatique, elle risque de ne pas être la dernière. Il convient donc de tenter d'en mesurer les conséquences sur l'économie agricole de notre pays. La première conséquence est la nécessité d'adapter le type de cultures, c'est-à-dire de favoriser le développement de cultures plus économes en eau et d'éviter, par exemple, de pratiquer celle du maïs là où elle n'est pas appropriée : le maïs est une belle et grande culture mais, consommatrice de grandes quantités d'eau, elle ne convient pas forcément à toutes les terres.
La deuxième direction dans laquelle nous voulons aller est celle des investissements visant à nous doter d'une irrigation plus économe en eau : plutôt que de mettre en oeuvre des arrosages systématiques à grande volée, on peut aussi recourir au goutte-à-goutte, comme le font certains pays tels l'Espagne ou Israël.
La troisième orientation, à laquelle Nathalie Kosciusko-Morizet et moi travaillons en ce moment, consiste à développer les retenues d'eau, notamment collinaires. C'est effectivement le bon sens que de stocker l'eau lorsqu'elle tombe, en hiver, afin de pouvoir l'utiliser durant l'été, quand survient la sécheresse ! (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)
Je conclurai en disant à quel point je suis choqué de constater qu'en certains points du territoire des retenues collinaires sont indisponibles, en raison des recours formés contre leur utilisation. Je trouve inacceptable de voir un champ frappé par la sécheresse alors qu'il existe, à une centaine de mètres, une retenue collinaire contenant de l'eau non utilisée ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)