Madame Batho, vous me permettrez, dans la situation dramatique que traversent tous les agriculteurs et en particulier les éleveurs, de me concentrer sur les urgences plutôt que de réfléchir au modèle agricole que nous pourrons développer dans les années à venir. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Les éleveurs vivent un drame économique mais aussi, je tiens à le souligner, un drame humain et un drame moral. Après une année 2009 calamiteuse pour leur revenu, 2010 fut meilleure pour les agriculteurs. La sécheresse les plonge à nouveau dans la détresse. Chacun sur ces bancs a certainement conscience des difficultés dans lesquelles se débattent des milliers d'éleveurs partout en France.
Les solutions passent par deux types d'action sur lesquelles nous travaillons nuit et jour avec le Gouvernement, le Premier ministre et Nathalie Kosciusko-Morizet.
La première chose que demandent les éleveurs, c'est d'avoir du fourrage et de la paille en quantité suffisante pour nourrir leurs bêtes, à un prix qui soit attractif. Je suis en train d'organiser la solidarité entre les éleveurs et agriculteurs des zones de grandes cultures. Il reste une semaine à ces derniers pour nous apporter la preuve que des contrats permettront de fournir des quantités de paille suffisantes aux éleveurs à un prix qui ne doit pas excéder 23, 24 ou 25 euros la tonne sur champ. Si ce n'était pas le cas, si dans les huit jours cette solidarité n'était pas organisée, nous déciderions de dispositifs obligatoires pour interdire le broyage des pailles à l'échelle nationale.