Nous voterons, bien évidemment, cette motion de procédure, brillamment présentée par Serge Blisko.
S'il importe de passer à l'examen du texte, il aurait été tout aussi important de prendre en considération les nombreuses critiques qui se sont exprimées jusque dans les rangs de la majorité.
Ce que nous avons vu et entendu par télévision interposée et lu par journaux interposés du débat qui s'est déroulé au Sénat montre que le malaise est généralisé. Dès lors, il eût été plus sain et c'eût été vous grandir, madame la secrétaire d'État, que d'accepter d'entendre les réserves exprimées par le rapporteur initial du texte au Sénat, qui plus est président de la commission.
Les réserves que nous émettons sur votre texte, alors même que nous reconnaissons qu'il fallait un texte pour mieux répondre aux préoccupations des professionnels de santé et surtout des patients et de leur famille, portent sur la façon dont s'est engagé le débat. Le contexte sécuritaire de l'annonce par le Président de la République d'une loi permettant le soin sans consentement et votre refus systématique, madame la secrétaire d'État, de toutes mesures portant sur la santé mentale en général montrent que l'objectif de ce texte n'est pas d'apporter une réponse aux patients et à leur famille mais simplement de répondre aux préoccupations d'ordre public qui s'expriment de façon régulière dans notre pays. Vous l'avez vous-même reconnu, madame la secrétaire d'État, et ce à plusieurs reprises.
Cela fait quinze ans que les professionnels et les psychiatres attendent une loi sur la santé mentale. Or, le problème, comme l'a excellemment exposé Serge Blisko, c'est qu'ils ne veulent pas de celle que vous leur proposez. Il y a là un paradoxe dont vous n'arrivez pas à vous dépêtrer parce que vous savez très bien qu'un texte qui ne répond pas aux attentes de ceux-là mêmes qui sont censés l'appliquer est voué à l'échec.
Si, encore, il avait été salué par les familles, nous aurions pu nous dire que vous aviez fait un choix.