Vous en conviendrez, une telle disposition fait davantage partie du volet sécuritaire que je dénonçais que du volet thérapeutique, ou alors c'est la rétention de sûreté, cela s'apparente à des mesures de sûreté qui n'ont rien à voir avec la psychiatrie.
Venons-en à la question des soixante-douze heures d'observation, ce qu'il est convenu d'appeler la retenue psychiatrique au terme de laquelle la personne demeure en hospitalisation sous contrainte ou placée dans un soin ambulatoire sans consentement.
Cette période d'observation est nécessaire, je le dis bien volontiers : on ne peut pas évaluer en l'espace de quelques minutes ou de quelques heures la situation d'une personne, surtout si elle arrive par exemple dans un service d'accueil et de traitement des urgences peu équipé en psychiatres. Un temps d'observation est nécessaire mettre en place ce qu'on a appelé un programme ou un protocole - nous aurions préféré un contrat de soins, beaucoup plus égalitaire puisqu'un contrat engage les deux parties.
Si elle est nécessaire, cette période doit être la plus courte possible. Rappelons une fois encore l'exemple de la terrifiante infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris où des psychiatres arrivent tout de même à faire ce tri, si j'ose dire, entre ceux qui méritent de rentrer chez eux ou en famille pour leur plus grand bonheur, munis éventuellement d'une ordonnance pour aller revoir un médecin, ceux qui sont placés en hospitalisation d'office et ceux qui sont orientés vers une hospitalisation libre dès qu'une place se libérera et incités à se soigner.
Cette évaluation prend quarante-huit heures, en tout et pour tout.