Au niveau national, avons-nous la capacité financière d'effectuer les adaptations nécessaires, compte tenu du contexte financier que l'on connaît et de la nécessité d'aller vite ? Existe-t-il un modèle permettant de réaliser le schéma national des infrastructures de transport, dont le coût est évalué à 300 milliards d'euros ? Au fond, n'est-ce pas toute la réforme de l'État qui est en question, sinon le fonctionnement des pouvoirs publics, voire de notre société ?
Le monde bénéficie d'une forte croissance et dispose de richesses importantes, mais ses ressources sont limitées. N'est-ce pas ce qu'annonçait déjà en 1972 le club de Rome, qui dénonçait le hiatus entre une croissance infinie et des ressources finies ? À moins que, de manière plus classique, on assiste à une régulation par les prix de l'offre et de la demande, qui s'effectuerait au niveau mondial, en intégrant le paramètre déterminant de l'énergie ? Ou vaut-il mieux parler d'une logique de crise, voire, comme j'en ai eu le sentiment aux sommets de Copenhague ou de Cancun, d'une logique de conflit, même si les lignes de fracture n'opposent plus l'Est et l'Ouest, ou le Nord et le Sud ? De fait, celles-ci ne sont plus culturelles, idéologiques ou historiques, mais tiennent désormais au partage environnemental.