Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. Les statistiques de l'Observatoire national de la délinquance publiées le 16 mai, c'est-à-dire lundi dernier, révèlent une augmentation de l'insécurité sur l'ensemble du territoire français. Malheureusement, c'est en Guyane que l'on relève la plus forte hausse de la délinquance, avec une augmentation de 17,7 % des atteintes aux biens et de 6 % des atteintes physiques.
La situation est particulièrement dramatique dans l'ouest guyanais, notamment dans le secteur de Saint-Laurent-du-Maroni. Le samedi 14 mai, la ville a été déclarée ville morte afin de protester contre la violence quotidienne. Le 18 avril, la communauté éducative manifestait pour dénoncer les agressions dans les enceintes scolaires par des éléments extérieurs aux établissements.
À l'insécurité s'ajoute la situation de justice virtuelle, dénoncée dans un rapport d'information du Sénat. Malgré la nomination d'un vice-procureur et d'un vice-président du tribunal à Saint-Laurent, la justice ne fonctionne pas, faute de personnel administratif et de locaux adaptés. Les audiences sont donc renvoyées au tribunal de grande instance de Cayenne, lui-même engorgé et situé à 250 kilomètres. Ce sont, bien sûr, les justiciables qui font les frais de cette situation, ainsi que la sécurité, puisque les gendarmes sont obligés d'accompagner les prévenus.
Monsieur le ministre, les droits essentiels à la sécurité et à la justice, qui relèvent de la compétence de l'État, ne sont plus assurés en Guyane. Que comptez-vous faire pour assumer vos responsabilités afin que nos concitoyens ne soient plus les abandonnés de la République ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)