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Intervention de Nicolas Dhuicq

Réunion du 17 mai 2011 à 21h30
Traité entre la france et le royaume-uni relatif à des installations radiographiques et hydrodynamiques communes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, mes chers collègues, le sujet qui nous réunit aujourd'hui est un sujet profondément régalien. Il touche à l'indépendance de la nation française, puisque la dissuasion vise à défendre les intérêts vitaux et ultimes de la nation, donc du peuple français souverain.

Il me paraît utile de rappeler que l'accord ne concerne ni le nombre de têtes, ni leur furtivité éventuelle, ni des opérations d'explosions nucléaires désormais révolues, mais bien une collaboration technologique aujourd'hui nécessaire pour nous permettre de continuer à disposer d'une dissuasion crédible.

En dépit des discours entendus, le gaulliste que je suis considère qu'il est des choses qui ne se partagent pas, qui relèvent de l'intérêt vital de la Nation et sont du ressort ultime du chef de l'État, seul habilité à déclencher éventuellement le feu nucléaire. Nous sommes aujourd'hui arrivés au seuil de stricte suffisance, car nous pouvons descendre sous le seuil de 300 têtes sans risquer de mettre en danger notre dissuasion.

Au moment où certains envisagent de supprimer la composante aéroportée, il faut insister sur la nécessité d'une double composante, aéroportée et sous-marine. La souplesse d'emploi, qui concerne aussi le groupe aéronaval, donne au chef de l'État une puissance qui permet d'assurer à la France sa place dans le concert des nations.

Si la dissuasion concerne aujourd'hui l'ensemble de nos compatriotes, c'est aussi parce qu'elle suscite un flux de trois milliards d'euros par an et fournit, en comptant les sous-traitants, de l'activité à plus de 800 entreprises. Le niveau de vie des Français, leur indépendance, relèvent directement de la défense, donc de la dissuasion nucléaire.

En ce qui concerne la collaboration franco-britannique, je ne crois pas, pour des raisons que j'ai exposées précédemment, au partage des patrouilles ni au partage de la dissuasion – une dissuasion qui est cependant au service de l'indépendance, de la paix et de la sécurité européennes.

Comme l'a dit notre collègue Cornut-Gentille, des préoccupations subsistent pour l'avenir. Je pense à la question des ravitailleurs en vol ou encore à l'interaction militaire et politique avec la question des défenses anti-missiles balistiques. À cet égard, je souhaite que nous prêtions une oreille plus attentive aux propositions du président de la Fédération de Russie, car je pense que la sécurité commune sur le continent européen concernera ultimement ce grand pays et ce grand peuple.

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