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Intervention de Christophe Guilloteau

Réunion du 17 mai 2011 à 21h30
Traité entre la france et le royaume-uni relatif à des installations radiographiques et hydrodynamiques communes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Guilloteau :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, mes chers collègues, signé à l'occasion du sommet franco-britannique de novembre dernier, le traité relatif au partage d'installations radiographiques et hydrodynamiques constitue une preuve tangible de la solidité du partenariat franco-britannique.

Ce partenariat, qui plonge ses racines dans le xixe siècle et qui a fait la preuve de sa solidité au cours des deux guerres mondiales, s'inscrit aujourd'hui dans une perspective renouvelée, celle de l'Europe de la défense.

Déjà lors du sommet de Saint-Malo de 1998, la France et le Royaume-Uni avaient clairement affirmé leur volonté de contribuer à la défense commune européenne. Loin de porter atteinte à la construction difficile de l'Europe de la défense, le rapprochement des deux nations qui possèdent les capacités militaires les plus importantes en Europe ne peut aujourd'hui que la renforcer.

En Europe, seuls la France et le Royaume-Uni pouvaient s'impliquer dans une coopération d'une telle envergure. Nos deux États représentent en effet à eux seuls près de la moitié de l'effort européen de défense et près de 70 % des investissements en recherche et développement. Seuls États dotés de l'arme nucléaire en Europe, la France et le Royaume-Uni possèdent des capacités militaires nucléaires suffisamment proches pour qu'une coopération dans ce domaine ait du sens.

En effet, ces deux pays disposent tous deux d'une composante océanique de dissuasion nucléaire et des savoir-faire concernant la conception et la construction des têtes nucléaires – ce qui leur permettra peut-être, un jour, de concevoir en commun un sous-marin et un porte-avions. Certes, le Royaume-Uni achète sur étagère aux États-Unis les missiles Trident II D5 qui équipent ses sous-marins nucléaires, mais ces sous-marins, ainsi que la charge contenue dans la tête nucléaire des missiles, sont conçus et fabriqués au Royaume-Uni. Ce pays est donc pour la France un partenaire souverain.

Enfin, cette coopération apparaît d'autant plus pertinente que des programmes hydrodynamiques voisins suivant un calendrier très proche étaient déjà en cours dans nos deux pays avant la conclusion du traité. Le financement commun des installations permettra par ailleurs à nos deux pays de faire chacun 450 millions d'euros d'économies.

Par la signature de ce traité, la France s'affirme donc comme un partenaire incontournable pour le Royaume-Uni en Europe. En effet, si les États-Unis restent le partenaire principal du Royaume-Uni en matière de défense, le Livre vert de 2010, qui présente les grandes orientations de défense du Royaume-Uni, attribue à la France le rôle de partenaire principal de ce pays au niveau européen. La France et le Royaume-Uni sont d'ailleurs engagés dans un partenariat étoffé qui va bien au-delà du traité relatif au partage d'installations de simulation d'explosions nucléaires.

Sur le plan opérationnel, de nombreux groupes de travail et structures communes ont été créés depuis les années 1990. Ils permettent un dialogue et des exercices communs entre nos armées dans les domaines naval, aérien et terrestre. Ainsi, l'exercice Flandres, qui aura lieu en juin 2011, permettra de renforcer l'interopérabilité de nos forces.

Des rapprochements ont également eu lieu dans le domaine industriel, avec notamment la constitution en 2001 du groupe MBDA, composé de Matra et d'Aérospatiale, dirigé par Antoine Bouvier, et dont les installations sont mi-françaises, mi-britanniques.

Enfin, de nombreux accords ont été signés à l'occasion du sommet franco-britannique de novembre. Ils permettront l'instauration d'une force expéditionnaire commune interarmées, la création d'une force aéronavale d'attaque intégrée avec deux porte-avions à catapulte, ou encore le développement de formations communes, par exemple pour le futur avion A400M. Ils portent également sur l'étude et le développement en commun des futures générations de sous-marins nucléaires, de satellites de communication militaire, de drones MALE et de missiles.

Apporter son soutien et son vote à la ratification du traité relatif au partage d'installations radiographiques et hydrodynamiques, c'est apporter son soutien à un rapprochement entre deux nations dont les intérêts en matière de défense sont proches et dont la collaboration ne peut que renforcer l'Europe de la défense que nous appelons de nos voeux. C'est pourquoi le groupe UMP se prononce en faveur de la ratification de ce traité. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe UMP.)

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