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Intervention de Marie-Hélène Amiable

Réunion du 12 mai 2011 à 15h00
Mesures urgentes en faveur du logement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Hélène Amiable :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, près de huit Français sur dix estiment aujourd'hui qu'il est difficile de trouver un logement et 56 % d'entre eux craignent de devenir un jour SDF.

Derrière ces chiffres se dessine une tendance forte, celle d'une crise généralisée du logement. Contrairement à ce qu'affirment le Gouvernement et les députés de la majorité, il n'y a pas de « crises géographiquement délimitées », pour reprendre les termes de M. Piron, mais bien une dégradation générale et sans précédent du droit au logement sur l'ensemble du territoire.

Il y a évidemment des zones plus tendues que d'autres, notamment l'Île-de-France et les régions Rhône-Alpes et PACA, mais nous faisons face à une crise qui n'épargne malheureusement aucun territoire. Et contrairement à ce que vous déclarez, les racines de cette crise sont identiques sur l'ensemble du pays.

J'en pointerai trois, qui sont intimement liées.

Premièrement, la faiblesse de l'offre. Il manque 900 000 logements en France. D'ailleurs, notre pays, faut-il le rappeler, a été condamné en 2009 par le Conseil de l'Europe pour insuffisance de logements abordables.

Deuxièmement, l'envolée des prix et la crise du pouvoir d'achat. Depuis 1990, les prix du neuf ont augmenté en moyenne de 5,5 % par an. À Paris, les prix au mètre carré ont bondi de 146 % en dix ans, et de 17,5 % pour la seule année 2010. Entre 1999 et 2010, l'endettement immobilier des Françaises et des Français a doublé.

Enfin, la baisse des financements du logement social. Depuis 2002, la majorité empile les lois de libéralisation de l'immobilier et entretient le sous-financement du logement social. Depuis 2007, la baisse cumulée des programmes « Politique de la ville » et « Développement de l'offre de logement » s'établit à près d'un milliard ! Les aides à la pierre ont fondu comme neige au soleil. L'État ne finance plus les PLUS qu'à hauteur de 800 euros par unité et de 10 000 euros pour les PLAI. À cet égard, dans le bilan que vous présentiez tout à l'heure, monsieur le secrétaire d'État, il aurait été intéressant de préciser la typologie des logements sociaux, ainsi que la part, dans ce bilan, de la vente des 32 000 logements ICADE en Île-de-France.

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