De tout temps, les villes ont dévoré leurs faubourgs ; aujourd'hui, la ville se développe en dévorant les quartiers construits il y a vingt ou trente ans. Les habitants de ces quartiers sont, eux, chassés toujours plus loin.
Je souhaite pour ma part que le Premier ministre réunisse le Comité interministériel des villes tous les six mois, et que ce soit vérifié.
Si nous voulons une ville habitable par tous, alors il faut forcer la reconstruction des logements dans les centres-villes, et cesser de repousser les habitants toujours plus loin. Seule l'action du Premier ministre peut imposer une telle mesure, qui ne fera pas toujours plaisir aux élus locaux : subissant le plus souvent le développement de la ville historique, ceux-ci ne prennent pas en compte cette réalité simple : chacun doit pouvoir habiter partout dans la ville, c'est-à-dire dans le centre-ville ou dans les quartiers périphériques.
C'est là une vraie question pour la politique de la ville : comment requalifier les centres-villes ? Mettre en oeuvre la mixité sociale, cela ne consiste pas à repousser les cas sociaux trois kilomètres plus loin ; cela consiste à réserver, au centre de la ville, ou dans des quartiers qui ne sont pas populaires, de la place pour les familles populaires.
C'est comme cela que l'on peut effectivement mettre en place la mixité sociale : aujourd'hui, je ne suis pas sûr que tous les projets, notamment ceux portés par l'ANRU, obéissent à cet impératif.