Je vous montrerai sur place combien l'état des quartiers de cette grande ville est lamentable, à commencer par le parc HLM. La situation est explosive. Si de véritables solutions ne sont pas apportées à ces populations, nous connaîtrons peut-être – ce que ni vous ni nous ne souhaitons – des dérives comme celles de 2005. Si, à l'époque, Marseille ne s'est pas enflammée, c'est parce qu'un tissu associatif ancien y joue un rôle très important. Mais les pouvoirs publics ont réduit comme peau de chagrin les financements de ces associations.
Vous avez fait des propositions. J'ose espérer qu'elles sont mises en place et que les préfets ont pris leurs responsabilités. Mais, je vous le dis d'une manière très solennelle et grave, je ressens au quotidien que nous sommes dans une période de doute. Les récents assassinats l'ont encore montré : les jeunes, dans ces cités, sont la proie de la délinquance sous toutes ses formes. Il y a quelques jours, le ministre Claude Guéant est venu nous promettre des fonctionnaires de police supplémentaires. J'ose espérer que ses propos ne resteront pas des discours et que ces policiers seront effectivement nommés. Je vous alerte aujourd'hui, à l'occasion de la discussion de cette proposition de loi du groupe socialiste, parce que je sens que l'on est à la veille d'événements qui seraient regrettables pour tous.
Je ne mets pas en doute votre intégrité. Nous travaillons avec vous depuis quelques années et nous savons l'attachement que vous portez à ces sujets. Mais vous êtes membre d'un Gouvernement qui n'a peut-être pas la même volonté que vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)