Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de loi visant à prendre des mesures d'urgence en faveur des villes et des quartiers en difficulté part d'un postulat au sens littéral du terme : dès l'exposé des motifs, les auteurs du texte mentionnent, sans nuance aucune, que « près de quarante ans après ses premières actions, la politique de la ville n'a pas su enrayer les dynamiques de ségrégation et de paupérisation dans les quartiers ».
Si c'est en partie vrai, c'est aussi excessif pour certains quartiers, même si les auteurs reconnaissent implicitement leur responsabilité dans l'échec supposé qu'ils décrivent, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Ils admettent malgré tout des « avancées indéniables » des lois que nous avons votées et appliquées depuis 2002, notamment celle relative à l'ANRU ou encore le plan « Espoir banlieues » initié par Fadela Amara.