Vous ne l'ignorez pas, le Gouvernement est tout entier mobilisé pour lutter contre les trop grandes disparités économiques et sociales qui déchirent nos territoires, tout particulièrement dans les quartiers les plus difficiles de nos villes. Il en a donné deux signaux forts. Le Président de la République et le Premier ministre ont fait de la ville un ministère plein et le comité interministériel des villes, qui ne s'était pas tenu depuis janvier 2009, s'est réuni trois mois à peine après ma prise de fonctions, le 18 février dernier, sous la présidence de François Fillon.
La politique de la ville a vingt ans. J'ai d'ailleurs tenu à réunir tous les ministres qui ont eu en charge cette difficile mission durant ces vingt années. J'ai pu mesurer pleinement, en échangeant avec les uns et les autres, que depuis la création d'un ministère de la ville en 1989 il y avait une volonté politique de prendre le problème à bras-le-corps.
Cette volonté, qui dépasse les clivages politiques sans pour autant les nier, s'est traduite par des avancées incontestables en ce qui concerne l'implication des élus, dont je suis, et la démocratie participative, avec l'importance du tissu associatif.
Les associations sont des acteurs majeurs de la ville et oeuvrent au quotidien au plus près des besoins des habitants. C'est la raison pour laquelle j'ai tenu, dès ma prise de fonctions, à améliorer les délais de versement des subventions, pour qu'elles les perçoivent le plus tôt possible dans l'année.
Et puisque vous appelez à un échange sincère, permettez-moi de préciser les choses : j'ai été nommé le 14 novembre ; le 20 décembre, l'Agence de cohésion sociale votait son budget ; en janvier, les préfets avaient délégation des crédits pour leur département, ce qui n'était jamais arrivé. J'en remercie François Baroin, ministre du budget. Vous l'avez dit, monsieur le rapporteur, le ministère de la ville est transversal. Son titulaire a besoin de l'action de tous les autres ministères, en particulier de celui du budget. C'est fait. Vous pouvez vérifier dans vos départements. À l'heure où je vous parle, la plupart des associations ont reçu leur subvention. Cela ne s'était jamais produit jusqu'à présent.