Dans les départements d'outre-mer, le taux de chômage des jeunes de seize à vingt-cinq ans est particulièrement inquiétant. Il touche en moyenne 55 % des jeunes actifs. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet important phénomène de chômage : une rigidité structurelle du marché du travail ; une offre de formation professionnelle inadaptée et insuffisante ; des problématiques autour du « déclassement » ou de la « sous-qualification » des jeunes diplômés ; une gouvernance complexe du pilotage des politiques d'emploi et de formation ; enfin, un taux d'échec scolaire très important et un taux d'illettrisme cinq fois supérieur à la moyenne nationale.
Derrière ce constat, il existe des possibilités d'insertion professionnelle durables, notamment dans les métiers de l'artisanat, de la culture, de l'environnement, du tourisme, des services aux particuliers ou encore pour les ouvriers qualifiés des secteurs primaire et secondaire.
Nous avons également pu constater que les contrats jeunes, certains contrats aidés et les formations en alternance permettent ou ont permis une meilleure insertion dans l'emploi.
En ce qui concerne les contrats aidés, la politique de rigueur imposée au budget de l'outre-mer et les suites du mouvement de 2009 obèrent les possibilités de cet important levier.
Pour ce qui est de la formation en alternance, et plus singulièrement en Guadeloupe, les importants retards accumulés au niveau des pouvoirs publics en matière de mise en oeuvre et de versement des mesures incitatives qui y sont dédiées, ont définitivement découragé les employeurs d'avoir recours à ces contrats.
Pour remédier aux problématiques que je viens de vous évoquer, il est aujourd'hui possible de lancer deux expérimentations.
La première est une mesure conjoncturelle pour répondre aux difficultés d'ordre matériel – en matière de logement et de transports – des jeunes en situation de précarité. Elle consisterait à verser le « RSA jeunes » par la voie d'une charte avec l'entreprise accueillante aux publics ayant choisi de s'insérer par le biais de la formation en alternance.
La seconde consisterait à mettre en oeuvre un dispositif de type « Leonardo Mobilité » chargé d'organiser des stages dans les entreprises présentes dans l'environnement régional des DOM.
Seriez-vous prêt, monsieur le ministre, à vous engager pour redonner espoir à tous ces jeunes de pouvoir s'insérer un jour dans la vie professionnelle ?