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Intervention de Jean-Patrick Gille

Réunion du 12 mai 2011 à 09:
Débat sur la formation et l'emploi des jeunes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

L'abondement en 2010 des missions locales dans le cadre du plan d'urgence a permis d'embaucher près d'un millier de conseillers supplémentaires. En quelques mois, nous avons pu mesurer l'amélioration de leur taux de placement en emploi. J'en profite, monsieur le ministre, pour rappeler quelques chiffres, car j'ai été un peu perdu dans ceux que vous avez annoncés. Selon la DARES, sur un an, le chômage des jeunes a baissé de 6,6 % sur les catégories A, mais a malheureusement augmenté et continue de progresser sur les catégories B et C de 4,8 %. Je ne voudrais pas polémiquer, mais le taux d'insertion des apprentis de 85 % s'entend pour les jeunes qui ont fini leur parcours. Le taux de rupture de l'apprentissage est un problème et les jeunes reviennent alors vers les missions locales. Leur budget pour 2 011 a baissé par l'arrêt des 50 millions supplémentaires apporté par le plan d'urgence, arrêt qui se manifestera par la sortie des conseillers recrutés.

Pourtant, en 2010 un rapport de l'IGF avait montré l'importance et la nécessité de l'accompagnement des jeunes vers et dans l'emploi. Un autre rapport de l'IGAS, centré sur l'insertion professionnelle des jeunes des quartiers, a préconisé le renforcement des moyens d'accompagnement dans ces quartiers. Un rapport récent de l'IGF atteste la faiblesse du taux d'accompagnement en France des demandeurs d'emplois par rapport aux pays voisins.

Ces trois rapports, commandés par votre ministère auraient dû logiquement vous conduire à renforcer les dispositifs d'accompagnement des jeunes.

Les entreprises que nous avons auditionnées avec mon collègue François Pupponi dans le cadre de la préparation de la proposition de loi sur la politique de la ville que nous examinerons cet après-midi, nous ont confirmé que la meilleure incitation pour l'embauche de jeunes des quartiers n'était pas tant la multiplication des exonérations qu'un accompagnement renforcé jusque dans l'entreprise. Le succès des Écoles de la deuxième chance conforte ma réflexion.

Le Gouvernement souhaite mener une politique de lutte contre les décrochages à destination des 150 000 jeunes qui, chaque année, sortent du système éducatif sans diplôme ni qualification. Quels moyens envisagez-vous pour les plates-formes d'accompagnement ?

Vous avez objecté les 8 000 contrats d'autonomie et les 7 000 supplémentaires annoncés en début d'année. C'est peu sur la masse à traiter. Le contrat d'autonomie, confié à des opérateurs privés de placement – j'ai tendance à penser que c'est surtout pour cette raison que vous voulez le maintenir –, malgré son coût élevé n'a pas fait la preuve de son efficacité, comme l'attestent une étude de la DARES et notre collègue Chantal Brunel.

Ne serait-il pas plus pertinent de fusionner ces divers dispositifs, notamment le contrat d'autonomie et le CIVIS pour permettre d'orienter les jeunes les plus éloignés de l'emploi vers une sorte de dispositif « nouvelle chance » confié aux missions locales – cela ne vous surprendra pas de ma part – consistant, sous réserve d'un engagement du jeune, à le faire bénéficier d'un accompagnement renforcé, d'un parcours de formation et d'une allocation jusqu'à l'obtention d'un premier emploi et pour les autres, ceux qui sont dans une sorte d'intermittence avec l'emploi, de bénéficier d'un suivi qui peut aller jusque dans l'entreprise ?

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