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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 12 mai 2011 à 09:
Débat sur la formation et l'emploi des jeunes

Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé :

Peut-on y voir une corrélation ? Je ne sais pas si je dois être affirmatif. Mais il faut reconnaître que la montée du niveau s'est accompagnée d'une hausse du chômage. Je suis à peu près sûr que le regard des employeurs sur le bac général a complètement changé. Le bac est le premier niveau d'exigence et je pense que les choses sont plus compliquées pour ceux qui ne l'ont pas obtenu.

Voilà pourquoi je reviens sur la notion d'apprentissage, ce n'est pas une marotte. Il permet d'avoir des jeunes en formation, dont les emplois correspondent aux besoins et d'éviter cette approche : « Vous n'avez pas le bac ! Tant pis pour vous ! » Je pense donc que l'apprentissage apporte une vraie solution à cette situation.

J'ai parlé de ce sujet avec Luc Chatel et il y travaille déjà. Je suis ministre du travail, de l'emploi et de la santé, ce qui est déjà beaucoup aux yeux de certains qui pensent que je suis ambitieux et je ne veux pas ajouter à cela la question de l'éducation, mais je pense qu'il faudra aller plus loin. Il ne faut pas oublier que 150 000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans rien. C'est pour eux le parcours du combattant. Je ne connais pas le nombre de jeunes ayant une qualification qui sortent et qui ensuite ne trouvent pas d'emplois. Toute la question de l'orientation est posée. Là aussi, droite ou gauche, nous ne devons pas faire les malins. Nous essayons de trouver sur ces sujets des solutions au niveau local, pour les construire ensuite au niveau national. L'école doit apprendre à lire, à écrire, à compter, la citoyenneté. Mais à un moment donné le fait de poser la question d'aller vers l'emploi n'est pas incongrue. On n'en discute pas à tous les âges, mais il faut y songer. Le fait que 80 % d'une classe d'âge aient le bac n'apporte pas la garantie d'un non-chômage des jeunes. Ce n'est pas cela qui pousse certains dans une trappe à chômage ou vers un non-emploi, mais cela signifie que nous devons trouver des réponses adaptées. L'apprentissage part de ce constat et apporte une réponse adaptée, même si je pense que l'orientation est primordiale.

Je voudrais sur ce point raconter une anecdote. Cela ne peut s'écrire dans une loi. J'ai rencontré en Savoie des jeunes dans un CFA. J'ai abordé le thème de la découverte des métiers, qui a lieu aujourd'hui en quatrième ou troisième. Un jeune m'a demandé pourquoi on ne commençait pas un peu plus tôt à découvrir les métiers, car il pensait que l'on n'avait pas tout de suite un coup de foudre pour un métier, il fallait le découvrir, l'aimer. Si l'on pouvait visiter dès la cinquième une entreprise ou si un chef d'entreprise venait dans les classes, cela permettrait déjà de se faire une idée et de prendre une décision ensuite. Il ne s'agit pas d'amener les jeunes vers l'emploi, comme je l'entends parfois, à peine sortis du cours moyen ! Plus tôt ils découvrent les entreprises, mieux cela vaut, car ils sont capables de faire le meilleur jugement avec tout leur bon sens.

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