Certes. Mais la question du quota et du hors quota n'est pas subalterne, j'ai rarement vu question susciter autant de passion.
Vous affirmez que des ponts sont nécessaires, mais ce que nous sommes en train de faire ne casse pas les ponts – je sais que beaucoup d'entre vous avaient cela en tête, même si ce n'est pas votre cas.
Le deuxième sujet concerne les blocages. Ils existent, c'est vrai. La campagne de communication actuelle se situe à deux niveaux. D'abord, en direction des jeunes et des familles et elle sera ensuite menée à la rentrée en direction des entrepreneurs, lorsque la décision finale de prendre un apprenti est prise.
La campagne est menée en direction des jeunes et des familles, car pour beaucoup de jeunes l'apprentissage a encore l'image d'un travail technique, alors que nous savons que la palette est immense. Pour certains, l'apprentissage est synonyme d'échec. Certains jeunes m'ont dit que leur premier regard et celui de leurs parents sur l'apprentissage n'était pas simple. Mais ils reconnaissent que finalement cela leur a apporté un métier, une qualification, un avenir. De fait, le taux d'insertion dans l'emploi est de 82 à 85 % pour les apprentis diplômés sur une période de moins d'un an, trois sur quatre bénéficient d'un emploi en CDI à plein temps. Lorsque l'entreprise garde le jeune, il ne doit pas accomplir de période d'essai, lorsqu'il signe son contrat, car il connaît l'entreprise et la réciproque est vraie. C'est un avantage. Ils ont déjà une première expérience, ce qui est leur enlève un grand poids compte tenu du besoin quasi obsessionnel de « la première expérience requise », que l'on peut lire dans les petites annonces.
Le pont avec l'université permet de casser les blocages. J'assume l'image de l'apprenti dans les métiers de bouche, les métiers manuels. De plus, nous avons besoin de ces emplois non délocalisables. Mais il est vrai que le pont vers l'université est indispensable, afin de montrer que la palette est très large.
En 2003 déjà, vous évoquiez la question de la pénibilité. Vos idées vont jusqu'au bout. D'ailleurs, le fonds de mutualisation est en lien, si je ne me trompe, avec la pénibilité. On l'appelle d'ailleurs « fonds Méhaignerie » au ministère, même s'il n'était pas appelé ainsi dans la loi. Je vous en déjà fait part lors d'un déplacement à Vitré avec M. le Premier ministre. Les décrets vont sortir, afin que les projets puissent émerger et être financés. Je trouve, si je puis me permettre, ces idées plus intéressantes que le contrat intergénérationel dont je parlais tout à l'heure.