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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 12 mai 2011 à 09:
Débat sur la formation et l'emploi des jeunes

Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé :

Votre le ton est modéré, mais le fond ne l'est pas, madame la députée.

En ce qui concerne le chômage des jeunes, de la précarité qui les frappe, c'est entre 1980 et 1984 que la situation a dérapé. On peut accorder que cela est lié aux conséquences de la seconde crise, mais le fait est que c'est à ce moment-là que l'on a pris le pli. Le taux de chômage des jeunes a explosé, à l'époque, passant de 12 à 20 % et aucun gouvernement, de gauche ou de droite, n'a réussi à le ramener à son niveau antérieur. Je le précise simplement pour nous ramener, nous tous, face à nos responsabilités. C'est à cette époque que la situation a basculé, et personne, ensuite, n'a pu revenir en arrière.

Vous évoquez ensuite les inégalités sociales. S'agissant des bourses, un point doit être soulevé. En tant que conseiller général, face à un président de conseil général, je me suis retrouvé dans une situation comparable à celle d'aujourd'hui. Il y a certes le problème du niveau de l'attribution, mais ce qui me marque le plus est le fait que quand vous dépassez le barème de très peu, vous n'avez plus droit à rien. Rien n'est lissé dans les effets de seuil. C'est un sujet qui me préoccupe.

On évoque souvent les classes moyennes ; le lissage pour éviter les effets de seuil me paraît être important, et j'y travaille pour la partie qui relève de mon ministère. La question se pose également concernant l'accès à la santé, la complémentaire santé, par rapport à la CMU.

Je voudrais aborder un dernier point : les inégalités géographiques, auxquelles vous faites allusion. C'est d'ailleurs pour cela que j'indiquais que le taux de chômage est en baisse dans de nombreux départements. Dans le vôtre, il est en diminution de 15 %, alors qu'il baisse de 25 % dans les autres départements que j'ai évoqués. Voilà pourquoi les contrats d'autonomie vont être poursuivis en Seine-Saint-Denis, c'est la seule façon de donner des atouts supplémentaires à ces jeunes. Je crois dans les autres dispositifs, mais je crois également dans les dispositifs renforcés.

Par ailleurs, tout ce qui doit être encouragé pour les jeunes, c'est l'accès à l'emploi. Et si nous avons des moyens à mettre en oeuvre, c'est sur ce point. Toutes les allocations dont a parlé le Parti socialiste, et que vous revendiquez également, seront toujours moins utiles et moins performantes pour les jeunes que les initiatives leur permettant de rentrer directement dans l'entreprise. Je crois foncièrement à cela, et c'est aussi ce qui nous sépare.

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