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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 12 mai 2011 à 09:
Débat sur la formation et l'emploi des jeunes

Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé :

Madame la députée, j'ai évoqué la question du transport en répondant à M. Pupponi. Il faut également se pencher sur celle de l'hébergement, qui ne se pose pas seulement en Seine-Saint-Denis et en Île-de-France.

J'ai le souvenir d'un déplacement dans l'Orne : le CFA était dans une ville moyenne, et les jeunes qui venaient de la campagne, s'ils n'avaient pas de famille sur place, ne pouvaient pas se loger et leur niveau de rémunération ne facilite pas les choses. Un jeune de moins de dix-huit ans, en première année, touche 341 euros net par mois. Même si vous avez l'APL, vous n'allez pas loin, avec çà, pour vous loger.

C'est pourquoi, dans le cadre du grand emprunt, 500 millions d'euros sont destinés à financer des investissements qui ne visent pas seulement à construire ou à moderniser les CFA, mais aussi à favoriser l'hébergement. Dans le choix que nous serons amenés à faire, avec Nadine Morano, nous veillerons à ce qu'il y ait un bon maillage du territoire.

Aujourd'hui, quatre régions concentrent 42 % de la formation des apprentis : Île-de-France, Rhône-Alpes, PACA, Pays de la Loire. Or, moi, je veux un maillage sur l'ensemble du territoire et la question de l'hébergement n'est pas du tout secondaire.

Quand on décide d'exonérer de charges des apprentis, ce n'est pas un cadeau que l'on fait aux employeurs. Il faut bien voir que le maître de stage va consacrer du temps à la formation du jeune, ce qui est normal. En revanche ce dernier n'a pas la même capacité de travail pour l'entreprise. L'exonération est destinée à compenser cela, et non à favoriser l'entreprise ou l'entrepreneur.

Par ailleurs, vous dites qu'il faut une bonne formation. C'est vrai. Je pense que l'on doit assurer une meilleure valorisation du maître de stage. L'une des pistes possibles serait de reconnaître aux maîtres de stage des atouts pour la VAE. On ne se contenterait pas de les féliciter à l'occasion de la visite d'un ministre ou d'un élu ; on leur donnerait un plus dans leur cursus professionnel.

Vous parlez de « main-d'oeuvre bon marché ». Pourtant les jeunes s'y retrouvent aussi ; ils le reconnaissent. Bien sûr, ils seraient contents si leur rémunération était plus élevée. Toutefois ils ne sont pas non plus tout le temps dans l'entreprise. Parfois, ils le sont une semaine sur deux. Et même si cela revient à un coût très inférieur au SMIC pour l'employeur, celui-ci n'a pas non plus la même présence du jeune dans l'entreprise, ni le même résultat en termes de travail. Par conséquent, chacun s'y retrouve. Ce n'est pas du pré-apprentissage, mais ce n'est pas de la main-d'oeuvre bon marché. Ce n'est vraiment pas ma conviction.

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