Monsieur le ministre, les emplois-tremplin que vous avez évoqué ont largement atteint les objectifs fixés et, par là même, contribué à notre victoire aux dernières élections régionales.
Doit-on vous rappeler que la loi du 13 août 2004 a confié aux régions l'entière responsabilité de la coordination de la politique de l'apprentissage, de la formation professionnelle des jeunes et des adultes à la recherche d'un emploi ? Grâce à l'effort consenti par les régions, aujourd'hui premiers financeurs de l'apprentissage, le nombre d'apprentis a crû de 15 à 20 % en France ces dernières années. En revanche, le nombre de contrats de professionnalisation qui sont, eux, de la responsabilité de l'État et des partenaires sociaux, n'a cessé de diminuer.
L'image de l'apprentissage s'est profondément modifiée. Néanmoins, l'augmentation quantitative, vous le savez, ne se décrète pas. Que constate-t-on aujourd'hui, au-delà des effets d'annonce habituels ? Votre conception de l'apprentissage nous ramène dix ans en arrière. J'en veux pour preuve le retour de l'apprentissage à quatorze ans, archaïsme s'il en est.
Vous brandissez l'alternance comme une solution au problème de l'emploi alors qu'il s'agit avant tout d'une voie de formation initiale complémentaire des autres voies de formation, en particulier de la formation initiale. Là où il s'agirait d'abord de créer de véritables filières devant permettre une progression du premier niveau de formation jusqu'au niveau supérieur, vous envisagez l'apprentissage comme un appoint de main-d'oeuvre pour les entreprises. Là où une vraie réforme de la taxe d'apprentissage aurait été nécessaire, vous vous contentez de rétablir des exonérations de charges après, d'ailleurs, que la dernière loi de finances les a supprimées.
Sérieusement, monsieur le ministre, pensez-vous que les mesures que vous prévoyez sont de nature à promouvoir l'alternance en France ?