Monsieur le Premier ministre, cela ne vous étonnera pas : nous n'avons pas la même appréciation des propos tenus par le Président de la République jeudi dernier à la télévision. Au regard de l'ampleur de la crise, de nombreux Français ont été déçus par la relative minceur et par le flou des pistes esquissées. (« Non ! » sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
On a pu également noter de nombreux oublis. Ainsi, les mots « pouvoir d'achat » n'ont pas été prononcés (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et quelques bancs du groupe GDR) ; la situation grave de la Guadeloupe n'a pas été évoquée, alors même que le chef de l'État doit être le garant de la cohésion sociale (Mêmes mouvements). On a pu relever de nombreuses approximations, notamment sur la taxe professionnelle, et des contrevérités – en réalité des mensonges – sur la situation de Gandrange (Vives protestations et huées sur les bancs du groupe UMP), sur la situation scolaire, et sur celle de l'audiovisuel.
Comme je ne puis tout embrasser, c'est sur l'audiovisuel que je prendrai un exemple qui a valeur de test. Le Président de la République s'est félicité du vote, intervenu la veille de l'émission, c'est-à-dire le mercredi, aux termes duquel, désormais, a-t-il dit, le président de l'audiovisuel public sera nommé avec l'approbation des trois-cinquièmes des commissions parlementaires compétentes. Or c'est absolument faux ! En effet, ce même mercredi, le Parlement a expressément exclu cette solution que l'opposition avait proposée et donné au Président de la République et à lui seul le droit de décider en la matière.