J'ai été, je l'avoue, très désagréablement surpris par nombre de dispositifs de ce projet de loi. Je me limiterai, dans ce bref exposé, aux problèmes des soins dispensés sur notre sol aux personnes étrangères.
Les articles concernés suscitent l'indignation de nombreux parlementaires, de l'immense majorité des médecins et des associations humanitaires ou sanitaires. La presse s'en est d'ailleurs fait l'écho très largement.
Certains mots tuent. Des articles de loi peuvent tuer. Réserver l'accès de traitements indispensables aux seuls étrangers pour lesquels les traitements n'existent pas dans le pays d'origine est inhumain. Le retour imposé au pays d'origine de ces malades vaut souvent arrêt de mort. Pour le seul cas du sida, les traitements antirétroviraux existent dans presque tous les pays, y compris dans les pays subsahariens où la maladie est fréquente, mais parfois seulement pour les dirigeants et quelques personnes favorisées. Les autres soit n'ont pas accès au traitement, soit ne reçoivent que des contrefaçons totalement inefficaces.