Cette CMP, à laquelle j'ai assisté, a été expéditive. Ma collègue Sandrine Mazetier a eu raison de le dire : sur le fond, le Sénat n'a pas tenu ses promesses en matière de sagesse puisqu'il s'est plié aux desiderata des ministres et de la majorité de l'Assemblée nationale. Après avoir beaucoup débattu, il a finalement capitulé.
Que va-t-il se passer ? L'Assemblée va voter une loi, la septième sur le sujet depuis 2002. Depuis presque dix ans, vous et vos prédécesseurs remettez sur le tapis essentiellement toujours les mêmes dispositifs, que vous essayez de corriger sans y arriver.
Grosso modo, on pourrait dire que vous avez échoué. Il reste quelques mois encore, avant que les Français ne vous le disent clairement comme nous le faisons dans l'hémicycle. Vous avez échoué sur une question qui était pourtant votre référence au départ. Souvenons-nous de l'esprit conquérant de M. Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'intérieur, de sa capacité à être à droite et à gauche, à abolir la double peine avant de revenir en arrière.
En définitive, vous en revenez à une bonne vieille politique classique qui prend les immigrés en otages, qui les désignent à la vindicte populaire comme responsables de tous les maux de notre société…