…et de son homologue italien, M. Berlusconi. Oui, le Président de la République – dont je rappelle qu'il était ministre de l'intérieur en 2002 – s'est demandé publiquement, pas seulement devant la presse française mais aussi devant la presse italienne, s'il y avait un pilote pour Schengen. Il n'y aurait pas de pilote dans l'avion, pas d'outil européen pour une solution européenne, pas de pratiques susceptibles d'être améliorées en matière d'accueil, d'organisation et de gestion de l'immigration sur notre continent. C'est le Président de la République lui-même qui faisait cet aveu, lequel serait désarmant s'il n'était tragique.
Votre politique ne règle rien en matière d'immigration et pas plus en matière d'intégration ; quant à votre politique en matière de nationalité, elle dérègle tout.
Parce que ce projet de loi est anticonstitutionnel, totalement inadapté et qu'il ne résout aucun des problèmes auxquels sont confrontés les Français ni de ceux que posent l'accueil et l'organisation des flux migratoires dans notre pays ; parce que l'examen de ce texte a été l'occasion d'entendre des discours insupportables sur nos concitoyens d'« origine étrangère », selon l'expression consacrée par le Président de la République, qu'il a été l'occasion de défaire le fondement même du pacte républicain, je vous demande, en tant que législateurs, de voter cette motion de rejet préalable avec mes collègues socialistes. Je ne vous demande pas seulement de le faire en tant que législateurs, mais aussi en tant que responsables politiques et serviteurs de la France que vous êtes toutes et tous. Je vous demande aussi de la voter en tant qu'humanistes. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)