Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, notre groupe, lui aussi, sera unanime.
Par le texte qui nous est proposé, le Gouvernement cherche à graver durablement dans le marbre de notre constitution une politique régressive basée sur une baisse de la fiscalité et une réduction des dépenses publiques. La réduction des déficits est une démarche importante, mais contrairement à ce que vous cherchez à faire croire, il n'existe pas qu'une seule voie permettant d'y parvenir.
L'application d'une politique d'austérité n'est pas une fatalité, mais une calamité qui conduit notre pays à l'impasse et à la catastrophe politique et sociale. Deux choix, qui sont des choix de société, s'offrent à nous pour parvenir à contenir notre déficit : réduire les dépenses publiques ou augmenter les recettes fiscales.
Le premier choix, odieux, est celui pratiqué sans vergogne par le Gouvernement depuis quatre ans. Il consiste à détruire les solidarités, réduire les prestations sociales, dérembourser les médicaments, baisser les pensions de retraite, aggraver la misère. Tout cela fragilise durablement notre société. Nous n'en voulons pas !
Le second choix est un choix de raison et de progrès pour le développement de notre peuple. L'augmentation des recettes peut être mise en oeuvre aisément en revenant sur tous les cadeaux fiscaux que vous avez injustement consentis aux privilégiés auxquels vous êtes inféodés. Ce choix-là permettrait de rétablir une juste contribution de chacun à nos finances publiques, qui maintiennent la cohésion sociale en garantissant les droits fondamentaux – qui doivent être inaliénables – que sont le droit à l'éducation, à la santé, à l'eau, à l'énergie, au logement, aux transports ou bien encore l'accès aux moyens de télécommunication.
La crise, dont vous êtes responsables, est l'argument unique venant à l'appui de vos politiques régressives. Lisez, à ce propos, le rapport de la Cour des comptes ; il est sans ambiguïté : la crise, comme vient de le rappeler Christian Eckert, n'entre que pour un tiers dans l'état du déficit public.
La dette n'est pas non plus la faute de la gauche, pas plus que celle des fonctionnaires, des chômeurs, des retraités ou des malades de longue durée que vous accablez de tous les maux, mais bien celle des choix politiques faits depuis 2002, les choix de votre gouvernement, monsieur le ministre.
C'est donc vous et votre gestion clientéliste, minutieusement pensée qui avez provoqué la situation désastreuse dans laquelle nous nous trouvons. Vous n'avez eu de cesse, monsieur le ministre, depuis l'arrivée de Sa Majesté impériale à l'Élysée (Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP), de distribuer des cadeaux pour les plus riches, vos amis, vos maîtres. Hier, le bouclier fiscal, la baisse de la TVA pour les cafés et les restaurants, la réforme des successions ; aujourd'hui, la réforme de l'ISF et la fausse prime de 1 000 euros. Vous n'allez délibérément pas chercher l'argent là où il se trouve. Ne faites pas semblant de vous étonner que les caisses soient vides, c'est vous qui les avez vidées !