Depuis quatre ans, monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, vous, vos prédécesseurs et le Gouvernement êtes gaillardement à la manoeuvre dans une entreprise de démolition de l'éducation nationale (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP) : 50 000 postes d'enseignants supprimés, autant de prévus d'ici à 2013, casse de la maternelle, disparition des RASED. Voilà quelques-uns des instruments que vous avez choisis par assurer la casse de notre école élémentaire et bâtir à sa place une école du tri, une école à plusieurs vitesses.
Vous êtes même allés jusqu'à inventer une prime à la casse pour récompenser les recteurs et les chefs d'établissement qui appliqueraient avec zèle votre politique du chiffre, prêtant la main à votre triste besogne.
Or, à chaque fois que nous vous reprochons votre politique suicidaire et destructrice d'emploi, qui sacrifie l'avenir de la nation, vous nous accusez de toujours réclamer davantage de moyens sans que cela ait jamais produit les effets escomptés, bien au contraire.
Eh bien, il va falloir réviser votre discours et changer de litanie, au moins pour ce qui est de l'école primaire et de l'enseignement supérieur car il se trouve que dans une récente note de synthèse sur l'emploi public, le Conseil d'analyse stratégique, institution proche du Premier ministre, vient d'établir que la France a l'un des taux d'encadrement des élèves les plus faibles de tous les pays de l'OCDE (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe SRC) : seulement six enseignants pour cent élèves chez nous contre plus de huit au Portugal, en Grèce ou bien encore en Italie. Or, point n'est besoin d'être grand clerc pour comprendre que les enjeux en termes d'éducation se situent à l'école maternelle et à l'école primaire avec l'apprentissage du calcul, de la lecture et de l'écriture. Vous ne pouvez pas l'ignorer.
Alors, si vous ne voulez pas qu'à la suite de l'initiative de la FCPE Nord-Pas-de-Calais se créent partout en France des comités de salut public de l'éducation, …