Monsieur Garrigue, comme le Président de la République a eu l'occasion de le dire au cours des dernières semaines au président Mahmoud Abbas et au Premier ministre Netanyahu, qui étaient présents à Paris, le statu quo au Proche-Orient n'est plus tenable. Il l'est d'autant moins que le contexte régional s'est profondément modifié, du fait de la révolution égyptienne, bien sûr, et des événements dramatiques qui se déroulent en Syrie.
Il faut donc reprendre le dialogue – c'est le message que nous ne cessons d'adresser aux protagonistes – et sur la base de paramètres clairs : ceux qui ont été définis par le Quartet, c'est-à-dire le retour aux frontières de 1967 avec des échanges agréés de territoires, les garanties de sécurité et d'intégration régionale pour Israël, Jérusalem capitale des deux États.
Comme vous l'avez signalé, vient d'intervenir un accord signé au Caire entre les différentes parties palestiniennes, le Hamas et le Fatah. Nous avons accueilli favorablement cet accord. Nous pensons qu'il peut contribuer à la réconciliation palestinienne et aussi à l'avancée du processus de paix. Encore faut-il en clarifier tous les éléments. C'est la raison pour laquelle nous demandons au Hamas de s'engager clairement sur les trois conditions que vous connaissez, à savoir la renonciation au terrorisme, le respect des accords qui ont déjà été passés internationalement et, enfin, la pleine reconnaissance de l'État d'Israël.
Je pense que cet accord n'est pas une menace à l'égard de laquelle il faut se bunkeriser, c'est au contraire une chance à saisir. C'est ce que j'essaierai de plaider dans un voyage que je compte faire au cours des prochains jours dans la région. Si nous parvenons à réunir une Conférence des donateurs qui soit aussi une Conférence politique, nous préparerons l'échéance de l'assemblée générale des Nations unies dans des conditions qui ne soient pas simplement le statu quo, mais en initiative. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)