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Intervention de Olivier Dussopt

Réunion du 10 mai 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Pouvoir d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Dussopt :

Monsieur le Premier ministre, vous venez de le dire, vous êtes à la tête d'un pays qui souffre. Un pays où de plus en plus de ménages ne savent pas comment ils vont arriver à boucler les fins de mois. Un pays où de plus en plus de gens renoncent à se soigner. Un pays, aussi, où de plus en plus de jeunes renoncent à envisager des études longues car ils savent que leurs parents ne pourront pas suivre.

Un pays où les ménages voient, mois après mois, les dépenses obligatoires augmenter – le gaz, l'électricité, les assurances, l'essence, les produits alimentaires – et où de plus en plus en plus de ménages n'ont que les moyens de survivre, en aucun cas de vivre.

Face à cela, la réponse de votre gouvernement vire à la provocation.

Provocation, la mise en place d'un panier de produits essentiels, qui n'est rien d'autre qu'un panier des pauvres.

Provocation encore, quand un de vos ministres reproche à celles et ceux qui cherchent un emploi de gagner trop d'argent avec les minima sociaux. Provocation telle que vous êtes obligé de le désavouer devant nous.

Provocation aussi, quand, dans le même temps, vous décidez d'alléger encore la fiscalité sur le patrimoine.

Provocation, enfin, lorsque vous annoncez une prime de 1 000 euros, une prime peau de chagrin qui, jour après jour, concerne toujours moins de salariés, qui, jour après jour, est de moins en moins importante, jour après jour plus complexe à mettre en place, une prime qui, aux dernières nouvelles, pourrait même être versée sous forme de participation ou d'actions. C'est se moquer du monde. C'est un mirage, une illusion brandie devant les salariés qui ne sont pas dupes de votre manoeuvre.

Monsieur le Premier ministre, nous vous avons demandé plusieurs fois de bloquer le prix de l'essence et d'encadrer les loyers.

Nous souhaitons l'ouverture d'une vraie négociation salariale, car, pour nous, le seul véritable outil de répartition des richesses reste le salaire, alors que vous, vous ne voulez même pas donner un coup de pouce au SMIC quand vous avez la possibilité de le faire.

Vous pouvez répéter à l'envi que le pouvoir d'achat des Français augmente. Plus personne ne vous croit.

En réalité, les Français ne veulent ni gadgets ni effets de communication. Ils veulent simplement vivre, et vivre dignement. Allez-vous enfin répondre à leurs revendications salariales ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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