C'est une question très pertinente. La limite de notre coopération est précisément sur le fait que la Grande Bretagne participe aux plans nucléaires de l'OTAN et pas nous : lorsque Nicolas Sarkozy a décidé la réintégration de la France dans l'OTAN, il a bien été expressément précisé que cela portait sur tout sauf les plans nucléaires.
Cela étant, il faut préciser aussi que ce qui est concerné par les plans nucléaires de l'OTAN, ce n'est pas l'arme mais le « targeting », c'est-à-dire la liste des cibles potentielles. L'autre dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis des Etats-Unis porte sur leur équipement et notamment sur les missiles Trident, qu'il achète très cher. Le budget du ministère de la défense britannique a deux problèmes : l'Irak et ces missiles qu'il acquiert.
Je ne pense pas qu'il y ait le moindre risque que cet accord diminue notre indépendance nucléaire et notre dissuasion. Il ne faut pas oublier non plus que nous travaillons d'ores et déjà avec les Américains, par exemple sur le laser mégajoule.