Nous devons impérativement tirer tous les enseignements de l'accident, en France comme à l'échelon international, qu'il s'agisse de ses origines, de ses conséquences ou de la gestion de la crise. C'est pourquoi nous avions réclamé très tôt un audit qui soit à la fois strict et utile.
Strict : nous avions trois exigences, qui étaient l'élargissement du périmètre de l'audit aux piscines de stockage – vous y avez répondu –, l'élargissement du champ d'analyse des risques, avec notamment la prise en compte des événements climatiques extrêmes, de leur effet cumulatif, des actes de malveillance et des problèmes de sous-traitance, et une approche pluraliste, grâce à l'intervention d'experts associés et de spécialistes d'autres pays.
Utile : si l'on veut être sérieux, on ne peut pas prendre de décision avant que l'audit ne soit terminé et dire, dès aujourd'hui, que rien ne changera ! C'est pourquoi il faut un moratoire.
Lorsqu'on disposera d'un audit de qualité et des analyses de la Cour des comptes, on pourra organiser un grand débat national sur le nucléaire. C'est ce que nous vous demandons avec insistance, comme nous vous demandons de confier à la représentation nationale les éléments contenus dans le rapport Roussely et les décisions prises lors du dernier Conseil de politique nucléaire.
Vouloir plus de transparence et de sécurité, ce n'est pas être « moyenâgeux », bien au contraire : c'est défendre l'esprit critique, c'est-à-dire les Lumières.