Quels que soient les efforts consentis, nous allons être confrontés à un scepticisme croissant à l'égard du nucléaire civil, scepticisme d'autant plus fort que nos concitoyens n'ont jamais eu l'occasion de s'exprimer sur un sujet que l'on estime relever du domaine régalien. J'en veux pour preuve le témoignage de Marcel Boiteux, ancien président d'EDF, sur les conditions de lancement de la filière en 1973. Dans son livre Haute tension, il raconte qu'il a reçu un samedi matin un coup de fil lui demandant combien de centrales nucléaires pouvaient être créées en un an en France ; après en avoir discuté avec ses collaborateurs, il répondit sept, pour être sûr d'en obtenir quatre. Deux jours après, le Gouvernement annonçait qu'il lançait la construction de sept tranches par an !
Un peu plus d'un an après l'explosion de la plateforme offshore Deepwater Horizon, nous examinions ce matin une proposition de loi tendant à interdire l'exploitation des gaz de schiste en France. Il y a quelques mois, plusieurs commissaires se sont opposés sur la question des éoliennes. Voilà pourquoi j'ai déposé, madame la ministre, une proposition de loi visant à organiser un vaste débat public sur l'énergie en France. Quel coût de l'énergie accepterions-nous ? Quelle indépendance énergétique souhaitons-nous ? À quels risques sommes-nous exposés ? Quelles énergies désirons-nous pour demain ? Je souhaiterais connaître votre opinion sur cette proposition.
Se pose également la question de l'organisation de débats locaux sur les centrales nucléaires existantes. Je pense qu'il conviendrait notamment de restructurer les commissions locales d'information (CLI) et d'accroître leurs moyens financiers. Qu'en pensez-vous ?