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Intervention de Daniel Paul

Réunion du 4 mai 2011 à 16h15
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Paul :

Mais, cher collègue, je n'ai jamais dit que le fait qu'un système soit public suffisait à le rendre vertueux !

Quoi qu'il en soit, il convient de franchir une nouvelle étape pour renforcer la sûreté et la sécurité du nucléaire.

L'accident montre également l'incompatibilité du low cost et de la sécurité nucléaire et légitime nos interrogations concernant Abou Dhabi. Il importe de procéder à un contrôle renforcé de nos centrales, en tirant les premières leçons de ce qui s'est produit au Japon et en réévaluant les risques de séismes et d'inondations.

L'accident souligne enfin la nécessité de renforcer les normes de sécurité et les conditions de fonctionnement des centrales. Tout le monde est d'accord : il faut en finir avec les « nomades du nucléaire » et, comme le demandent l'ensemble des organisations syndicales d'EDF, intégrer les sous-traitants. Quel qu'en soit le coût, il s'agit d'une condition sine qua non pour améliorer la sécurité et la sûreté. Il faut également oeuvrer, comme vous l'avez dit, en faveur de l'adoption de normes mondiales, s'imposant à tous les pays : les accidents ne connaissent pas les frontières et aucun pays au monde ne peut être indépendant en matière nucléaire.

Notre position est claire : aucune dérogation ne doit être accordée quand un réacteur ou une centrale ne respecte pas les normes, quand bien même la mise aux normes dépasserait nos possibilités techniques et financières. En revanche, dès lors qu'une centrale sera arrêtée, tout devra être mis en oeuvre pour trouver des solutions de remplacement, en termes d'emploi et de fiscalité, dans la région concernée.

Nous sommes partisans d'un grand débat sur le nucléaire et sur la composition du mix énergétique français. Celle-ci n'est pas gravée dans le marbre : elle est le résultat d'une histoire ; toutefois, il ne serait pas sérieux de prétendre que l'on peut, d'une pichenette, remplacer ou supprimer l'énergie nucléaire. Il faut tout mettre sur la table, y compris les conséquences qu'aurait une telle décision sur le prix de l'électricité, sur la consommation et sur la continuité de la fourniture d'énergie. Rappelons que l'énergie éolienne coûte aujourd'hui quatre fois plus cher que l'énergie nucléaire !

Enfin, comment allez-vous imposer à l'opérateur historique de faire de la maintenance préventive, sans que, comme cela se passe aujourd'hui, l'on attende que la centrale ait atteint un niveau d'incidents tel qu'il faille l'arrêter. La France est l'un des seuls pays au monde à procéder de cette manière – ce qui a contribué à la sous-disponibilité actuelle de nos centrales.

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