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Intervention de Gérard Longuet

Réunion du 3 mai 2011 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants :

Avec la nouvelle directrice exécutive de l'Agence européenne de défense, une Française, nous avons enfin un interlocuteur qui se mobilise. Cela étant, les moyens de l'Agence ne s'élèvent qu'à une trentaine de millions d'euros. La réflexion sur la non-dépendance est tout à fait souhaitable car elle justifiera des politiques industrielles que la Commission européenne a parfois absurdement condamnées au titre de la lutte contre les cartels, mais nous devons poursuivre notre route sans trop attendre une aide de cette instance.

En Afghanistan, l'armée française a pour tâche de former des officiers et des sous-officiers et de constituer une gendarmerie. Nous nous employons notamment à transformer des combattants en gendarmes, en leur montrant que les relations avec les populations civiles peuvent être fondées sur le droit et non sur le rapport de forces. Ces programmes représentent 106 millions d'euros pour la période 2009-2011. Nous avons également engagé des crédits pour des projets civils de soutien en Kapisa et en Surobi.

Par parenthèse, l'armée afghane nous demande avec insistance de former des tankistes. Cela n'est d'aucune utilité pour les combats qu'elle doit mener, mais cela montre bien que l'objectif du président Karzaï est de constituer un État, lequel ne peut se concevoir sans blindés !

Cela dit, les effectifs de l'armée afghane devraient atteindre172 000 hommes à la fin de l'année alors qu'ils n'étaient que de quelques dizaines de milliers il y a pas si longtemps. Le vrai problème n'est pas tant technique que culturel : il y a un certain mérite à se vouer au métier d'officier ou de sous-officier dans une armée qui n'a aucune histoire et au service d'un État dont la pérennité n'est pas totalement établie. L'Afghan est un très bon combattant mais il n'est pas naturellement un soldat.

S'agissant de la Libye, la réponse est plutôt du ressort du ministre d'État. La France conduit son action extérieure dans le cadre des résolutions des Nations Unies, mais elle n'a pas vocation à être le sauveur ultime dans les cas désespérés. Toutefois, lorsque les résolutions que nous proposons sont adoptées par le Conseil de sécurité, nous avons à coeur d'être la nation cadre, ou à tout le moins de prendre une responsabilité majeure dans les opérations – comme c'est le cas pour la résolution 1973, que les pays de l'OTAN ont accepté de faire appliquer. Cela étant, la cohésion d'une alliance peut trouver ses limites, car il existe des degrés de conviction différents quant à la nécessité d'une intervention : c'est ce que l'on a pu observer au sujet de la Libye, même si, chemin faisant, on assiste à une certaine convergence, avec notamment la décision de l'Italie de rejoindre les pays conduisant des attaques au sol.

La France, dont la force de frappe représente 25 à 30 % de l'ensemble est le pays leader de l'opération libyenne. Elle a su tenir son rang de nation ayant une parole internationale en convaincant les autres pays de la rejoindre.

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