Je m'associe naturellement à ce moment de profonde émotion.
Monsieur le Premier ministre, le mot « salaires » semble tabou pour votre gouvernement. Pourtant, les luttes salariales se multiplient.
Comment s'en étonner ? Le pouvoir d'achat de nos compatriotes est malmené par la hausse des loyers et des produits alimentaires. Vous aviez vendu l'ouverture à la concurrence en invoquant la baisse des tarifs. Résultat : les prix du gaz et de l'électricité ne cessent de grimper.
Le pouvoir d'achat en berne, ce sont aussi les bas salaires. Depuis que vous êtes au pouvoir, les richesses produites par le travail sont allées aux dividendes, au détriment des salaires. Votre nouveau pacte européen va encore aggraver cette injustice.
Pendant ce temps, les patrons du CAC 40 se sont octroyé une augmentation de 24 %. Quel affront pour celles et ceux qui travaillent dur et comptent pour tout, y compris pour se nourrir ! Comment joindre les deux bouts avec seulement 1073 euros par mois – le montant net du SMIC ? Comment accepter la baisse du salaire réel des employés ? Comment ignorer les salaires de misère des femmes qui subissent un temps partiel imposé ?
Le « travailler plus pour gagner plus » du candidat de 2007 est devenu dans les faits : « Actionnaires, enrichissez-vous ; salariés, serrez-vous la ceinture ! »
Monsieur le Premier ministre, la justice sociale et le bien-être des familles appellent une augmentation des salaires. La sortie de crise et une véritable relance requièrent des salaires dignes et des emplois durables. Le temps des larmes de crocodile (Exclamations sur quelques bancs du groupe UMP) versées sur le pouvoir d'achat, le temps du « panier des essentiels » et de la prime aux salariés est révolu. Passez aux actes ! N'en déplaise au MEDEF, il faut une augmentation générale des salaires.
Allez-vous porter le SMIC à 1600 euros ? Allez-vous renoncer au gel du point d'indice de la fonction publique ? Allez-vous lancer une grande conférence nationale sur les salaires avec les partenaires sociaux et assurer l'égalité salariale entre les hommes et les femmes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur quelques bancs du groupe SRC.)