Nous, les écologistes, nous partageons la volonté d'équilibre des finances publiques. Ce principe est même au fondement de notre projet politique car nous pensons que rien n'autorise les générations actuelles à faire payer aux générations futures les mesures budgétaires d'aujourd'hui ; c'est le principe de responsabilité d'une génération par rapport à la suivante.
Nous ne sommes pas pour autant pour le dogme du « zéro dette », ni même du « zéro déficit ». Tout le monde sait que, dans une gestion pluriannuelle, il est tout à fait normal et pour tout dire soutenable de contracter des emprunts pour financer des investissements amortissables dans le temps. Il est tout aussi soutenable de voir un déficit se créer pendant une période de crise, étant donné qu'il n'existera plus une fois la crise finie. En dehors des périodes de crise, il est tout à fait possible de pratiquer un désendettement grâce à des excédents budgétaires.
Notre collègue Charles de Courson du Nouveau Centre demandait au début du débat quelles étaient nos règles de bonne gouvernance des finances publiques. Même si je n'aime guère cette novlangue qui emploie le mot « gouvernance » à tout bout de champ, je voudrais lui répondre simplement. Nous avons une vision claire de ce que serait une bonne politique budgétaire et fiscale.
Et je crois que cet objectif d'équilibre budgétaire, passant par une politique raisonnable et sage adaptée aux différentes conjonctures est très largement partagée par les partis de gouvernement de l'opposition parlementaire d'aujourd'hui.
Contrairement à une idée que vous martelez, et qui, même si vous la ressassez de discours en discours, est toujours aussi fausse, tous les gouvernements et toutes les majorités n'ont pas creusé les déficits et laissé filer la dette. Entre 1997 et 2002, notamment lorsque Dominique Strauss-Kahn était ministre de l'économie et des finances, il y a eu des périodes de réduction du déficit et de la dette. Et je dois même dire qu'entre 2005 et 2007, lorsque Dominique de Villepin était Premier ministre, il y a eu également des efforts d'accomplis. Je n'ai pourtant aucune sympathie politique pour cet ancien Premier ministre et encore moins pour son ministre du budget de l'époque,…