Aujourd'hui, il s'agit de compléter cette mesure et, grâce au texte proposé par la commission des affaires sociales, d'étendre l'interdiction des biberons à l'ensemble des contenants alimentaires destinés à la petite enfance. D'ores et déjà, l'industrie a pris acte de cette perspective. De grandes entreprises, comme Nestlé et Danone, proposent déjà des contenants alimentaires à destination de la petite enfance dénués de bisphénol.
Par ailleurs, des éléments scientifiques supplémentaires viennent d'être rendus publics. Il y a moins d'un mois, une étude réalisée dans le cadre du centre hospitalo-universitaire de Montpellier a montré que le distilbène, molécule proche du bisphénol, pouvait avoir des effets transgénérationnels, c'est-à-dire non seulement sur les enfants, mais aussi sur les petits-enfants et la descendance des victimes du distilbène. La même observation a été effectuée pour le bisphénol chez l'animal. Il est donc temps d'agir.
Je regrette que M. Raison ait choisi une interprétation du principe de précaution consistant à attendre que le risque soit avéré, c'est-à-dire que les dégâts soient constitués, pour interdire une substance perturbatrice endocrinienne. Souvenez-vous, mes chers collègues, que c'est ainsi que cela s'est passé pour le chlordécone. Voyez les dégâts constatés aux Antilles et voyez ceux occasionnés par le Mediator avec le benfluorex.
L'Assemblée nationale s'honorerait à accompagner la proposition du groupe Nouveau Centre, devenue celle de la commission des affaires sociales, en interdisant deux substances désignées comme perturbatrices endocriniennes pour le bien de nos enfants. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et NC.)