Le 2 mai 2011 restera un beau jour pour la liberté des hommes. Aujourd'hui disparaît la première organisation terroriste planétaire de l'histoire.
Comment, en cet instant, ne pas penser aux victimes de New York, de Londres, de Madrid, mais aussi à celles d'Égypte, de Jordanie, de Turquie, d'Indonésie, d'Irak et, il y a quelques jours encore, du Maroc ? N'oublions pas qu'Al-Qaïda était d'abord et surtout l'ennemi des peuples musulmans qu'elle voulait asservir.
Al-Qaïda, c'était aussi la responsable de cette nécessité sécuritaire qui a envahi pendant dix ans nos vies quotidiennes, portant insidieusement atteinte à nos libertés individuelles et collectives.
Le terrorisme va changer de forme. Al-Qaïda est stratégiquement morte. Certes, elle a été épuisée par le harcèlement des services secrets occidentaux, mais surtout et d'abord, c'est la jeunesse arabe, par ses révolutions démocratiques, qui a tué politiquement Ben Laden. L'Amérique a heureusement porté le coup de grâce à cette aventure morbide.
Certains voudront succéder à Ben Laden, d'autres engageront des actions de vengeance et des terrorismes régionaux prendront le relais. Ils devront être traités au cas par cas et pas seulement par des moyens militaires.
Une fois de plus, nous constatons que ce sont les opérations ciblées sur la base du rassemblement de renseignements qui obtiennent des résultats, et non les guerres globales.
Nous sommes allés en Afghanistan par solidarité avec nos alliés ; c'était notre devoir. Nous y sommes allés pour traquer Al-Qaïda et Ben Laden. Notre objectif de guerre, aujourd'hui, s'estompe.
Il faudra donc, monsieur le Premier ministre, discuter avec nos alliés d'une adaptation concertée de notre dispositif en Afghanistan. Donnons cette chance à l'espoir de paix. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)