Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, qui était Oussama Ben Laden ? L'homme qui a commandité les attentats perpétrés aux États-Unis le 11 septembre 2001, et notamment la destruction des tours jumelles du World Trade Center à Manhattan. L'homme qui a revendiqué des dizaines d'attentats terroristes, la prise d'otages et l'exécution de ces otages. La France a donc eu raison de se réjouir, par la bouche du Président de la République, du Premier Ministre, et par la mienne, de son élimination, et d'exprimer aux États-Unis son soutien et sa solidarité.
C'est aussi une bonne nouvelle, je pense, pour le monde arabe, parce que cette élimination fragilise l'assimilation trop souvent faite entre le radicalisme, le fanatisme, la violence et une religion, l'islam, qui est une religion du Livre, fondamentalement axée sur le respect de la personne humaine.
Est-ce à dire que la menace terroriste a disparu ? Évidemment non. Il existe des réseaux terroristes qui ne sont pas reliés à Al-Qaida. Au sein même d'Al-Qaida, des relèves sont assurées comme on peut le constater en Afghanistan où les talibans continuent à oeuvrer.
Dans ces conditions, retirer prématurément nos troupes d'Afghanistan reviendrait à abandonner le gouvernement afghan qui nous demande de l'aider dans son combat contre le terrorisme, de l'aider pour assurer à son peuple les conditions d'un développement démocratique harmonieux.
Pour cette raison, la France, en liaison avec ses alliés, prendra, concernant sa présence en Afghanistan, le temps de la réflexion.
Je voudrais vous le dire très sérieusement, madame la députée : la bonne diplomatie n'est pas celle qui cède à l'émotion de l'instant, mais celle qui se donne le temps de l'analyse et de la réflexion. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)