Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Flore-Aline Colmet-Daâge

Réunion du 15 mars 2011 à 16h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Flore-Aline Colmet-Daâge, chef de groupe à l'IFOP :

Nous avons demandé à ceux qui ont déclaré l'existence d'un accord spécifique relatif à l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes dans leur entreprise etou que les négociations annuelles obligatoires sur les salaires avaient inclus un rattrapage des écarts de rémunération, dans quels domaines ils avaient fixé des objectifs : 49 % ont répondu « la réduction des inégalités professionnelles », 47 % « l'équité en termes d'évolution professionnelle », 38 % « les possibilités d'aménagement du temps de travail », 33 % « le développement de la formation pour les femmes » et seulement 26 % « l'accès des femmes à des postes de direction », 13 % ne se prononçant pas. Les dirigeants pouvaient choisir plusieurs réponses.

Seules 35 % des entreprises font « un suivi année après année des indicateurs ayant servi de base à leur négociation ». Cela dit, une entreprise sur trois, ce n'est pas négligeable. Le suivi est plus important dans les entreprises de 500 salariés et plus (86 %), et dans celles où il existe un RSC ou un diagnostic égalité professionnelle (72 %).

Lorsque nous avons interrogé les dirigeants pour savoir si des formations sur l'égalité professionnelle étaient organisées dans leur entreprise, 4 % ont répondu « oui, au moins une fois par an », 4 % « oui, tous les deux à trois ans », 1 % « oui, tous les quatre à cinq ans » et 91 % « non, moins souvent ou jamais ». Je pense qu'il faut relativiser ces résultats puisque les formations sont encore insuffisamment développées dans les entreprises : une formation sur une période de deux ans est suivie par seulement 48 % des salariés et elle porte, dans la majorité des cas, soit sur l'expertise métier, soit sur la compétence informatique etou la mise à jour logiciel. Parmi ceux ayant répondu « oui », soit 9 %, 17 % dirigent une entreprise de 500 salariés et plus : autrement dit, plus l'entreprise est grande, plus elle se mobilise pour l'égalité.

Les réponses sur les conséquences des négociations sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes sont également peu optimistes. Seuls 19 % des dirigeants déclarent que ces négociations « ont permis des avancées importantes pour leur entreprise ».

Par contre, 65 % des dirigeants jugent qu'« une simplification du dispositif de négociation sur l'égalité professionnelle permettrait de le rendre plus efficace ». Mais pour un tiers d'entre eux cette simplification ne changerait rien – cette proportion étant plus élevée (38 %) dans les entreprises qui comptent plus de 50 % de femmes.

Par ailleurs, une minorité d'entreprises a pris des mesures en faveur de l'égalité professionnelle. Certes, 48 % des dirigeants déclarent que « la prise en compte dans l'organisation du temps de travail de l'articulation entre vie personnelle et professionnelle » est mise en place ; mais je précise que cette mesure – la plus présente parmi les sept que nous leur avons soumises – ne concerne pas uniquement les femmes et que, de toute façon, ce taux ne représente pas une majorité. 25 % des dirigeants déclarent que « la fixation d'objectifs chiffrés d'accès des femmes aux formations qualifiantes » est mise en place dans leur entreprise – cette mesure arrive en troisième position – et 19 % « la fixation d'objectifs de femmes promues », qui arrive en cinquième position. Autrement dit, moins d'une entreprise sur quatre se fixe des objectifs concrets en termes d'égalité.

Quatrième partie : les qualités et les compétences distinctives perçues des deux sexes.

Les dirigeants à qui nous avons demandé, par une question ouverte, quelles étaient, selon eux, les compétences distinctives des hommes par rapport aux femmes au sein de l'entreprise ont répondu spontanément : « force physique, endurance » pour 25 % ; « plus disponibles » pour 22 % ; « davantage de connaissances techniques » pour 7 % ; « plus ambitieux (notion de carrière) » pour 5 %. Ils sont 28 % à répondre « aucune ».

S'agissant, cette fois, des qualités et compétences distinctives des femmes par rapport aux hommes, 33 % ont répondu « consciencieuse, rigoureuse », 18 % « sens de l'écoute, bon relationnel », 13 % « sens de l'organisation », 9 % « volontaires, courageuses ». Par contre, ils ne sont plus que 19 % à ne faire « aucune différence ».

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion