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Intervention de Michel Miné

Réunion du 1er février 2011 à 17h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Michel Miné :

Sur le site du ministère de travail vous trouvez d'une part le texte du décret du 22 août 2008, donc la liste des informations devant figurer dans le rapport de situation comparé, d'autre part le guide mis au point par le ministère, avec des tableaux et des commentaires plutôt bien faits.

Les indicateurs que contient le décret constituent un minimum, chaque entreprise devant, par la suite, identifier d'autres critères pertinents, qui varient suivant les branches et les entreprises. Par exemple, dans certaines entreprises, il a été décidé, sans doute après discussion entre le comité d'entreprise et l'employeur, d'utiliser un critère qui n'apparaît pas, en tant que tel, dans le décret : le nombre de promotions des salariés à temps partiel ; un tel critère est parfois très pertinent, mais dans d'autres cas il n'a pas beaucoup de sens. Mais encore trop souvent, certaines entreprises considèrent que les critères identifiés par le décret sont un maximum, et il faut encore négocier pour obtenir des rapports complets.

S'agissant du temps partiel, il faudrait mettre en concordance notre code du travail avec la jurisprudence communautaire. Je pense en particulier à la rémunération des heures effectuées au-delà du contrat de travail, qui constitue un exemple emblématique de discrimination indirecte : pour le salarié à temps complet, ces heures sont en général majorées, sauf accord dérogatoire, à 25 % pour les huit premières heures, et ensuite à 50 % ; pour le salarié à temps partiel, on applique une franchise de 10 % ; ensuite, les heures lui sont majorées à 25 %, mais jamais à 50 %. Or ce type de discrimination indirecte a déjà été dénoncé par le juge européen dans un arrêt Ursula Voß contre Land de Berlin du 6 décembre 2007.

Plus généralement, si l'on veut travailler sur la question des écarts de rémunération, il faudra toiletter le code du travail pour éviter qu'il ne soit lui-même source de discriminations.

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