Il faut donner à l'accord de défense franco-britannique, qui est très profond, une dimension industrielle. Je crois que cela rejoindrait le souci d'efficacité : dans une relation bilatérale, les industriels sont à même de tenir cet objectif. Même si elle n'a pas vocation à être exclusive, cette voie est à privilégier, notamment dans le domaine des drones.
Le tissu des 260 PME équipementiers adhérents du GIFAS a plus souffert de la crise que les grands donneurs d'ordres, mais il a quand même bien résisté. Même si elles sont de trop, nous n'avons compté que quatre ou cinq défaillances. Les donneurs d'ordres ont, je crois, fait preuve de solidarité. Safran a par exemple consenti non seulement des engagements sur le moyen terme mais aussi des facilités de trésorerie.
Ce tissu de PME, admirable par sa réactivité et sa compétence, est un peu fragile en termes de fonds propres, de taille et de robustesse, notamment parce que ces PME dépendent souvent très largement d'un donneur d'ordres unique. Je précise que les réunions du GIFAS comprennent autant de représentants de petites sociétés que de grands donneurs d'ordres. Notre filière n'est sans doute pas celle qui gère le plus mal son tissu de PME, mais nous avons encore beaucoup à faire. Nous ne pouvons pas nous opposer au mouvement général ; il faut que nous apprenions à le gérer. C'est difficile mais le comité stratégique de filière devrait y aider.
Par ailleurs, un élément nous échappe : de très nombreux adhérents du GIFAS m'expliquent qu'ils ont des dizaines d'emplois non satisfaits et qu'ils ne vont pas pouvoir suivre la montée en cadence.