Je souhaite apporter quelques précisions sur cette opération. Nous sommes donc intervenus lundi, à partir de dix-neuf heures, heure locale. Quatre hélicoptères Gazelle – deux équipés de missiles, et deux de canons – et un Puma ont effectué des frappes en plusieurs raids, après celles de l'ONUCI, détruisant huit véhicules, dont deux blindés et six pick-up, sur des emprises militaires situées au centre d'Abidjan : la caserne d'Agban, l'état-major des armées et le poste de commandement des armes antiaériennes.
La deuxième vague a permis de détruire des véhicules lance-roquettes et des mortiers dans le camp d'Akouédo, ainsi qu'au nord et au sud de ce camp.
La troisième vague a permis de s'attaquer au quartier Gallieni, à l'état-major des armées, à la caserne de la garde républicaine – située à proximité de la résidence présidentielle et qui était équipée en batteries sol-air, en blindés et en mortiers – et au centre de transmissions.
Quant au siège de la télévision, il est vrai qu'il s'agit d'un équipement civil, mais cette institution, contrôlée par les hommes de l'ancien président, appelait constamment à une mobilisation de la population contre les Européens en général, contre les autres étrangers – tels que les Libanais – et contre les Français. Nous avons donc jugé raisonnable de priver nos adversaires d'un moyen de relayer des appels à la violence.
Si, dans certains quartiers, des bandes de pillards livrés à eux-mêmes – dont certains appartenaient peut-être initialement à des milices politiques – ont pu assiéger des maisons particulières ou des entreprises, dans la plupart des cas, les personnes menacées ont été secourues grâce à l'intervention de nos forces, parfois à l'aide d'hélicoptères. La seule exception est l'enlèvement de deux de nos compatriotes enlevés à l'hôtel Novotel.