La communauté internationale a eu raison de condamner l'attitude de M. Gbagbo, principal responsable de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui son pays. Sur ce point, il n'y a aucune ambiguïté. De la même manière, nous sommes tous d'accord pour saluer le professionnalisme et le courage de nos soldats, engagés dans des opérations difficiles, visant d'abord à protéger les civils.
Cela étant, notre rôle, en tant que membres du Parlement, est de nous assurer que l'intervention décidée par le Gouvernement correspond exactement au mandat donné par la résolution de l'ONU, dont l'exécution doit être impartiale.
Avant tout, le Gouvernement a-t-il pris la peine d'informer de sa décision les présidents des deux chambres, ou ceux des commissions concernées, de façon à ce que le Parlement soit immédiatement associé au processus ? Ensuite, quels sont les faits – événements, destructions – ayant été portés à votre connaissance par le Secrétaire général des Nations unies et pouvant justifier cette intervention ? En clair, quelles menaces pesaient sur les populations civiles lorsque l'armée française est intervenue ? Vous avez parlé de la neutralisation d'un émetteur de télévision : en quoi la télévision peut-elle constituer une menace directe ? La communication des rapports effectués par les chefs militaires pourrait nous permettre d'apprécier sereinement les conditions dans lesquelles nos forces sont intervenues.