Les deux opérations ont valeur d'exemplarité, même si elles concernent des zones n'ayant pas de rapports directs d'un point de vue géopolitique. Et dans les deux cas, la crise a atteint son paroxysme. Il convient maintenant de réussir l'étape suivante, celle qui suivra, dans chaque pays, le départ du dictateur. Il y aurait en effet deux façons d'échouer : la première serait que les dictateurs se maintiennent en place, et la deuxième, qu'une longue guerre civile succède à leur départ. Et à cet instant, nous pensons tous aux quelque 10 000 ressortissants français de Côte d'Ivoire, pour lesquels chaque heure s'écoule très lentement, dans la crainte des meurtres, des enlèvements et des violences en tout genre. Pensez-vous, monsieur le ministre d'État, qu'après le départ de Laurent Gbagbo le pays puisse connaître un apaisement ? Pour cela, il faut deux conditions : que M. Ouattara fasse entrer toutes les sensibilités politiques dans son gouvernement et que les partisans de Gbagbo qui y participeront aient eux-mêmes autorité sur les forces armées qui les soutiennent. Ces conditions peuvent-elles être réunies ?